Dans le précédent article, je vous parlais de la ville de Corte au cœur de la Corse. Il s’agissait d’un passage obligé avant ce qui allait devenir mon étape préférée de ce voyage. En effet, j’avais prévu une journée pour partir à la découverte du Lac de Melo en randonnée. Pour information, nous ne sommes pas randonneurs, nous marchons beaucoup pendant nos voyages mais surtout en ville. Le retour d’expérience ci-dessous est donc à prendre en gardant en tête que nous sommes complètement débutants dans les randonnées.
Comment se rendre au lac de Melo ?
Le lac de Melo est un lac de Haute-Corse qui se trouve dans la vallée de la Restonica et qui n’est accessible que via des chemins de montagne. Le lac de Melo a la particularité d’être gelé 6 mois dans l’année.
Pour s’y rendre, il faut partir de Corte et prendre la route D623 en direction de la vallée de la Restonica. Il s’agit d’un trajet de 15 km qui devient rapidement compliqué : la route est étroite et se croiser en voiture n’est pas toujours évident. Il est conseillé de faire le trajet le matin pour suivre le flux de voitures : si vous y allez l’après-midi, vous allez probablement faire face à de nombreuses personnes qui partent et donc devoir manœuvrer pour les laisser passer.
D’après plusieurs sites, il est conseillé d’arriver tôt : le parking n’est pas très grand et lorsqu’il est complet, les voitures doivent se garer le long de la route. Au final, s’il y a du monde, vous pouvez facilement ajouter 30 ou 45 minutes de marche supplémentaire juste pour atteindre le point de départ de la randonnée (la Bergerie de Grotelle) vers le lac de Melo. Et pour information, le parking est à 6€ la journée.
Randonnée au lac de Melo : notre retour d’expérience
Nous partons donc de notre maison d’hôte de Vivario en milieu de matinée. Nous avons beaucoup hésité à partir car la météo était incertaine et nous craignions de devoir faire face à la pluie en pleine montée.
Nous prenons la D623 tranquillement mais toujours sur le qui-vive, avec la crainte de voir une voiture arriver en face. Il faut dire que notre Megane Break n’est pas la voiture la plus passe-partout et que son popotin rend les rencontres avec les autres véhicules un peu plus compliquées. Finalement, nous atteignons l’entrée du parking, payons nos 6€ et suivons les consignes du personnel sur place qui nous aident à nous garer. Il est environ 10h45 et nous comprenons que nous sommes assez loin de la Bergerie de Grotelle et qu’il va falloir pas mal marcher pour atteindre le point de départ de la randonnée.
Au bout d’une demi-heure, nous arrivons devant la Bergerie de Grotelle, le point de départ de l’ascension. Le sentier est balisé par des repères jaunes sur les roches et le temps de marche donné à titre indicatif est d’une heure. Gardez bien cette information en tête car nous y reviendrons.
Les premières 30 minutes sont assez simples : le chemin est plat avec quelques cailloux. Nous arrivons ensuite face à une buvette et là, le chemin se divise en deux : à gauche, c’est le chemin dit « facile », un peu plus long mais moins complexe. Celui de droite comporte quelques passages d’escalade sécurisée avec des chaînes et des escaliers métalliques et il serait un peu plus court. En bons débutants, nous prenons le chemin de gauche.
Ce dernier commence par traverser le ruisseau et nous permet d’être en plein dans la cuvette de la vallée de la Restonica. Les points de vue sont très sympas, on se sent vraiment au cœur de la nature et c’est très agréable. Une fois le lit de ruisseau traversé, c’est là que les choses se compliquent. C’est une vraie ascension qui commence avec beaucoup des cailloux. Il faut veiller à ce que ceux sur lesquels vous montez soient stables tout en suivant les marques jaunes. Je pense que les vrais randonneurs doivent bien rire en me lisant mais pour nous, cela a été compliqué. De plus, ma compagne ayant une fragilité aux genoux, il fallait bien s’assurer de la sécurité à chacun de ses pas.
Au bout d’une bonne heure et demi, nous sommes toujours au milieu des rochers. Heureusement, les autres randonneurs n’hésitent pas à nous encourager. Selon eux, il nous reste une petite demi-heure de marche. Sauf que 30 minutes plus tard, d’autres randonneurs nous disent qu’il nous reste encore 20 minutes… Vous l’aurez compris, nous n’avançons pas très vite…
Heureusement, nous avons persévéré et, au bout de 3 heures, nous voyons le panneau annonçant notre arrivée au lac de Melo. Eh oui, 3 heures et non pas 1 heure 30 comme annoncé sur le panneau.
La récompense : le lac de Melo
Quelle satisfaction d’arriver devant le lac de Melo ! Le spectacle est tout simplement grandiose, l’eau est d’une transparence incroyable. Il y a pas mal de vent mais l’air est tellement pur que c’est revigorant. Nous nous posons sur le premier rocher que l’on trouve pour nous reposer et manger un morceau. Sur la droite du lac, il y a un autre chemin qui permet de prolonger la randonnée jusqu’au lac de Capitello mais nous n’en avons pas le courage. Nous préférons contempler le lac de Melo plus longtemps après presque 3 heures d’efforts.
Une fois nos batteries rechargées et la tête remplie de belles images, nous débutons la descente. Là aussi, nous sommes précautionneux pour ne pas prendre appui sur une roche instable et en profitons pour encourager ceux qui montent. Une fois redescendus près du ruisseau, nous en profitons pour prendre quelques photos et apprécier ces paysages qui nous font penser à Yosemite.
La fin de la randonnée jusqu’au parking nous paraît presque un jeu d’enfant même si nous avons les pieds en compote. Surtout, nous sommes tellement fiers d’avoir atteint le lac de Melo. Au final, il nous a fallu encore 3 heures pour redescendre (mais avec pas mal de pauses pour profiter du paysage).
Randonnée vers le lac de Melo : à faire ou pas ?
Si comme nous vous n’avez jamais fait de randonnée, nous vous conseillons de tenter l’expérience. Ce qui est difficile, c’est de mesurer l’effort qu’il faut pour atteindre le lac de Melo mais la récompense est tellement belle. Il faut évidemment penser à prendre suffisamment d’eau et aussi à manger pour, pourquoi pas, pique-niquer là haut. Pensez aussi à un petit sac plastique pour récupérer vos déchets. En tout cas, cette journée dans la vallée de Restonica restera l’un de mes meilleurs souvenirs de ce road trip en Corse.